L'Industrie Forestière du Nouveau Brunswick
Pour appuyer la déclaration des Nations Unies selon laquelle
2011 est l'année internationale des forêts, le Nouveau-Brunswick a
choisi d'axer sa Semaine du patrimoine sur le thème « Célébrons les
forêts pour le bien des peuples ». La célébration des forêts
exceptionnelles de la province devrait également attirer
l'attention sur un sujet connexe : les lieux patrimoniaux. Le
Nouveau-Brunswick, qui compte plus de 1 500 lieux patrimoniaux
officiels, a fait des efforts louables pour faciliter l'accès des
Canadiens aux lieux les plus importants. Comme la province possède
des ressources naturelles considérables, plusieurs de ses lieux
patrimoniaux témoignent de l'histoire de son industrie
forestière.
Au Nouveau-Brunswick, l'industrie du bois de sciage joue depuis
longtemps un rôle économique et culturel important. Le bois d'œuvre
de qualité est une ressource phare dans l'histoire de la province.
Chaque époque peut être étudiée du point de vue de sa relation avec
cette industrie. Bien que l'utilisation du bois ait évolué au fil
du temps (longs mâts de navire en pin, structures de maison,
meubles) , la nécessité de cette matière première est demeurée une
constante. Le Nouveau Brunswick a d'ailleurs tiré profit du bois
d'abord à l'échelle régionale, mais également à l'échelle
internationale grâce à un réseau d'exportation efficace.
Ressource naturelle polyvalente, le bois de sciage du
Nouveau-Brunswick a été utilisé de diverses façons au fil des
années. L'une de ses fonctions patrimoniales les plus marquantes a
sans doute été son utilisation dans l'industrie de la construction
navale. Non seulement le Nouveau-Brunswick avait-il de vastes
réserves de bois de qualité, mais il disposait également de bonnes
méthodes et technologies de traitement du bois. À certaines
époques, on fabriquait des navires presque exclusivement en bois du
Nouveau-Brunswick, puis on se servait de ces navires pour
transporter une foule d'autres produits d'exportation locaux.
Pendant le XIXe siècle, qu'on appelle l'« âge d'or de la voile »,
on a tiré profit au maximum des grandes forêts du
Nouveau-Brunswick. Les vestiges de chantiers navals comme le lieu
historique national du Chantier-naval-de-l'île Beaubears témoignent de
l'importance de la construction navale sur le plan économique à
cette époque. Situé à un endroit idéal le long de la rivière
Miramichi, le lieu historique national du Chantier-naval-de-l'île
Beaubears était alors le deuxième plus important chantier naval du
Nouveau-Brunswick. Vu le nombre considérable d'habitants de la
province employés dans les industries du bois de sciage et de la
construction navale, ces chantiers revêtaient une importance
capitale pour le Nouveau-Brunswick au XIXe siècle.
L'une des activités marquantes qui ont contribué au succès du
Nouveau-Brunswick dans l'industrie du bois de sciage est
certainement la méthode utilisée pour transporter les billes de
bois le long d'un réseau de plans d'eau, méthode appelée
communément le flottage ou la drave. La capacité du réseau de
flottage et des scieries locales était telle que l'on produisait
suffisamment de bois pour exporter des surplus. Des rivières comme
la Tracadie sont représentatives du vaste réseau de plans d'eau qui
étaient alors remplis de billes de bois nouvellement coupées chaque
printemps. On trouve le long de la Tracadie l'ancien moulin Foster, un bel exemple de
l'influence exercée par l'industrie du bois de
sciage dans les régions du Nouveau-Brunswick. À son apogée au début
du XXe siècle, l'ancien moulin Foster employait de nombreux
habitants du secteur et recrutait également de nouveaux arrivants à
la recherche d'un emploi stable. Les activités de la scierie ont
entraîné une période de prospérité économique : la région s'est
développée et de nouvelles infrastructures ont été construites,
comme des immeubles résidentiels, des camps forestiers, des
installations publiques et des chemins de fer.
De nos jours, le Nouveau-Brunswick continue de miser sur ses
forêts, tant pour leur valeur industrielle que pour leur importance
environnementale. Le thème de la Semaine du patrimoine, « Célébrons
les forêts pour le bien des peuples », est un exemple de projet
environnemental en cours dans la province. Tout comme la déclaration des Nations Unies, la
Semaine du patrimoine du Nouveau Brunswick vise à attirer
l'attention sur les enjeux liés à la forêt. Actuellement, on trouve
de nombreuses aires protégées réparties sur le territoire de la
province, ainsi que neuf parcs provinciaux et deux parcs nationaux.
Accessibles et bien entretenus, les parcs du Nouveau-Brunswick
constituent une destination de choix. Par exemple, la beauté
naturelle du parc provincial Glenwood peut être admirée par
les touristes et les habitants de la province. Créé en 1935, le
parc provincial Glenwood est le premier de ce genre au
Nouveau-Brunswick. Le gouvernement et les municipalités déploient
des efforts manifestes pour favoriser la conservation et la
protection des forêts, ce qui en retour accroît l'appréciation de
la population pour ces forêts et leurs ressources.
En collaboration avec divers organismes internes, le
Nouveau-Brunswick a adopté des politiques forestières exhaustives
et influentes. L'un des principaux partenaires du gouvernement
provincial sur le plan environnemental est la population autochtone
du Nouveau-Brunswick, répartie en 15 communautés de Premières
nations. Les deux parties ont conclu des ententes sur la gestion
des forêts, et des spécialistes autochtones collaborent étroitement
avec le gouvernement pour protéger l'environnement sans nuire à
l'industrie florissante du bois de sciage. En novembre 2010, le
gouvernement du Nouveau-Brunswick a organisé un sommet provincial
au cours duquel on a discuté des enjeux importants touchant
l'industrie forestière afin de renforcer ce secteur, le moteur de
l'économie de la province, et d'en assurer la prospérité à long
terme. Les prochaines années s'annoncent positives pour les forêts
du Nouveau-Brunswick.